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Commémoration de la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation

Cette année, compte tenu de la situation exceptionnelle liée à l’état d’urgence sanitaire et aux mesures de confinement, la journée Nationale d’hommage en Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation ne fera pas l’objet de cérémonies publiques. Le pavoisement et le nettoyage du Monument aux Morts ont été réalisés par les services techniques de la commune.

Message de Martine MILLOT, maire de Sermaize les Bains:

Aujourd’hui, Dimanche 26 Avril 2020, la cérémonie de Commémoration de la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation est vraiment particulière vu les conditions de confinement que nous nous devons de respecter, en suivant les directives de la Préfecture qui interdit toutes les cérémonies jusqu’au 11 Mai.

Certes, nous ne sommes pas rassemblés et nous ne pouvons pas nous recueillir devant le Monument aux Morts mais nous nous souvenons, et nos pensées honorent la mémoire et le sacrifice de ces millions d’hommes et de femmes qui ont été persécutés durant la seconde guerre mondiale.

Localement, comme chaque année, nous évoquons les noms de plusieurs Sermaiziens et Sermaiziennes qui ont connu l’enfer des camps de concentration ; entre autres, Messieurs Marcel CHAUVOT, Albert LECLERCQ, Robert PATOUX, Emile MURA sont décédés à DACHAU ou à BUCHENWALD – Madame Marguerite CHABANOIS et Monsieur Armand RISSE ont été internés et sont rentrés à Sermaize.

Les décennies passent mais nous ne les oublions pas !

Message commun des associations de déportés:

Albert Leclercq-Armand Risse-La Colotte:

La Colotte. Le nom n’évoque plus, aujourd’hui, qu’un lieu-dit isolé dans la forêt domaniale de Trois-Fontaines-l’Abbaye (Marne), étendue boisée au cœur d’un important massif se prolongent dans la Meuse et dans la Haute-Marne.

Il y subsiste, aujourd’hui, les vestiges d’un bâtiment préfabriqué de l’armée américaine, qui a établi un dépôt de munitions dans la forêt de Trois-Fontaines entre 1952 et 1967. Il avait occupé l’emplacement d’une maison forestière. Auparavant, il y avait, en ce lieu, une ferme appartenant à l’abbaye de Trois-Fontaines.

La Colotte, demeure perdue au milieu d’une forêt, a vu se croiser maquisards champenois et lorrains, prisonniers russes évadés, anciens captifs marocains ou africains, déserteurs de l’armée allemande, parachutistes britanniques et canadiens, aviateurs alliés rescapés de la chute de leur appareil, et évidemment soldats de la Wehrmacht ?

En 1943, c’est la famille d’Albert Leclercq qui réside à La Colotte. Un garde des Eaux et forêts qui n’est pas né en Champagne, mais dans le Nord : à Bois-Grenier, près d’Armentières, le 5 mai 1911. Il a 32 ans lorsqu’il se marie, le 20 mars 1943, à Sermaize-les-Bains (Marne), avec Odette Coudert, jeune veuve du même âge (elle est née le 26 février 1911 à Sermaize).

Patriote, Albert Leclercq l’est assurément. Il le prouvera bientôt en accueillant des patriotes réfugiés. C’était en 1943…

C’est fin 1943 que s’implante un premier maquis en forêt domaniale de Trois-Fontaines. Son histoire nous est connue grâce au témoignage d’Armand Risse, garagiste à Sermaize, et à celui d’Odette Leclercq. Deux écrits réunis par Miguel Del Rey, un habitant de Pargny-sur-Saulx passionné d’histoire, dans son ouvrage « La Résistance dans la région de Pargny-sur-Saulx » (tome II).

C’est, expliquera-t-il, par l’intermédiaire d’un instituteur de Sermaize, M.Desanlis, qu’Armand Risse reçoit un jour la visite d’un certain « monsieur Vincent ». En l’occurrence, Marcel Mejecaze, un Aveyronnais de 23 ans, qui s’est battu en Espagne dans les rangs des Brigades internationales . Chef des FFI de l’arrondissement d’Epernay, Pierre Servagnat se rappellera  que « Vincent » était le responsable marnais du Front national, mouvement résistant d’obédience communiste.

Mais le 12 décembre 1943, Soudant, Risse, Laîné et un autre patriote, Robert Baudry, sont arrêtés à Sermaize ; Leclercq, « Saïd » et Jean Goutmann sont cueillis à La Colotte.

Ces résistants sont conduits au siège de la police à Nancy, où ils sont torturés, puis internés à Châlons-sur-Marne.

Quatre d’entre eux sont fusillés sur le terrain de La Folie, le 19 février 1944, parmi quinze patriotes :

. Robert Baudry, 23 ans, né à Saint-Florentin, domicilié à Saint-Martin-sur-le-Pré, employé SNCF à Châlons. Jean Goutmann, d’Athis (de Montigny-les-Monts, Aube, selon Jean-Pierre Husson),
. Georges Laîné, 21 ans, de Broyes,

. et Camille Soudant, qui aurait cherché à s’évader avant son exécution. « J’espère quand même que mon sacrifice, ainsi que celui de mes quatorze camarades, aura servi à quelque chose », a-t-il écrit dans une lettre communiquée par sa famille.

Pour leur part, Armand Risse  et Albert Leclercq, internés à Compiègne, sont déportés le 22 janvier 1944 à Buchenwald : le premier survivra à ses séjours à Buchenwald et Dora, le second sera porté décédé à Mauthausen le 24 février 1945. Quant à Mejecaze alias « Vincent », il a également été arrêté en décembre 1943 et reviendra des camps.

Sources Club Mémoires 52

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