Skip to content

La période de prospérité

L’agriculture

Placés dans la riche et fertile vallée de la Saulx, les produits du sol ont été la source d’une prospérité relative. Les céréales ne comptaient que pour une portion dans les récoltes ; les plantes sarclées de la culture intensive occupaient une notable partie du territoire ; les haricots et les oignons qui faisaient, avec les fruits et les légumes, l’objet d’une exportation assez importante, ont cédé une grande place à la culture des betteraves à sucre, lors de la construction de la sucrerie vers 1854.

D’après la tradition, les haricots dits « poulets de Sermaize », principal objet du commerce avec les environnants, n’y payaient point la dîme. On tirait encore une grande quantité de jeunes porcs élevés à la glandée dans les usages de ses bois.  

L’industrialisation

La Raffinerie

Avec l’ouverture du Canal de la Marne au Rhin en 1842 et du chemin de fer Paris Strasbourg en 1851, des horizons nouveaux s’ouvraient pour l’industrie et le commerce. C’est ainsi qu’une société de riches industriels venant du département du Nord y établit la première sucrerie en Champagne ; une distillerie y fut adjointe en 1854. Cette sucrerie qui était classée l’une des 1ere catégories de ce genre en France, occupait pendant la fabrication des sucres (de mi septembre à mi janvier) 500 ouvriers, y compris les ouvriers de la ferme qui y était annexée et, pendant le reste de l’année, à peu près 80 personnes. A cette population ouvrière, s’ajoutaient encore les directeurs, employés de bureau, contremaîtres, gens de service de la maison et un poste d’employé de la régie pour l’exercice de l’usine seule. La Raffinerie créée en 1895 par M. Clément FELIX a subi maintes transformations et changé de raison sociale. En 2008 elle se limite au conditionnement du sucre. La cheminée, qui avait vu les joies et les misères du pays qu’elle dominait depuis tant d’années, n’ayant plus d’utilité, fut détruite le 24 décembre 1993.

La Forge

En 1840, une Forge a été créée où l’on produisait de la fonte de première et seconde fusion. Elle occupait 60 à 70 ouvriers par jour. On y fondait toutes sortes de pièces mécaniques et objets usuels, tels que chenets, plaques, poêles et marmites ; un choix de modèles de statues de toute grandeur, de sujets religieux, de groupes artistiques, en un mot de la fonte d’art et d’ornement. Monsieur Maurice DENONVILLIERS a été le dernier fondeur. Parmi les plus belles pièces connues, on peut voir à Paris, devant le Musée d’Orsay, les superbes statues représentant l’Amérique du Sud et l’Asie, commandées pour la terrasse du premier palais du Trocadéro bâti pour l’Exposition Universelle de 1878 à Paris. Ces statues portent les signatures d’Alexandre FALGUIERE et Aimé MILLET, statuaires ; Fonte de DENONVILLIERS « SERMAIZE SUR SAULX ». « Le BŒUF », de Caïn, coulé également pour cette exposition et maintenant installé à Nîmes, face à la Camargue et rebaptisé « le TAUREAU ». La statue de « Saint ALPIN » arrêtant Attila (h 0.75) est exposée au château de BAYE etc. on peut voir au cimetière de Sermaize ce qui reste du monument et l’épitaphe de la tombe de Laure Joséphine Séverine BELLEY, fille d’un directeur des Hauts Fourneaux, décédée en 1881 à 17 ans. Une vierge la surplombait ; elle a dû être ôtée, de même que certains éléments qui ne tenaient plus. Dans le jardin de l’ancien presbytère une statue se Saint Joseph patron du travail et protecteur des ouvriers de 1877. Sur la façade de l’ancien château de la Forge vous pourrez apercevoir encore les descentes d’eau. Près de l’église, une Vierge réalisée le 15.08.1851 portant l’inscription « Ö Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Mais le plus beau est le monument – LAFAYETTE à Washington, devant la Maison Blanche, qui comporte, sur son socle de marbre blanc, les statues en bronze du Comte d’ESTAING, du Comte de GRASSE, du Comte de ROCHAMBEAU, du Chevalier du PORTAIL, de deux CHERUBINS (les délices du peuple), et d’un personnage féminin symbolisant l’Amérique levant l’épée et implorant Marie Jean-Paul Gilbert MOTIER, Marquis de LAFAYETTE surmontant le monument. Dans le cartouche on peut lire :

« Par le Congrès, en commémoration des services rendus par le Général LAFAYETTE et ses compatriotes pendant la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique ».

Les signatures :

  • Alexandre FALGUIERE
  • Antonin MERCIE statutaires
  • Paul PUJOL Architecte
  • Maurice DENONVILLIERS Fondeur
  • PARIS 1890

A cette époque la raison sociale de l’usine de Sermaize se transforme en « Fonderie d’Art et de Bâtiment » dont le siège est à Paris ……………..174 rue Lafayette !

Le déclin arrive en 1896, dû à la concurrence mais aussi à la noyade accidentelle, dans la SAULX, des deux filles de Monsieur DENONVILLIERS âgées de 18 et 24 ans.

La Forge ferme définitivement ses portes dans l’indifférence générale en juillet 1897.

Usine de fabrication de ressorts

Monsieur DALDRIEUX en 1848 et Monsieur BILLAUDEL en 1856 créent deux fabriques de ressorts d’horlogerie, dont les produits sont expédiés dans toute l’Europe. On y fabrique tous les ressorts d’acier en spirale ; la direction du travail s’opère par différentes mains, en 12 ou 15 opérations distinctes dont quelques-unes sont confiées à des femmes et à des enfants.

Les Industries et Métiers présents à Sermaize avant 1914

Une  fabrique de flanelle occupait, à domicile, un certain nombre de femmes. Une usine de coupe-racines « l’IDÉAL» voit le jour rue de Vitry. Matériel utilisé pour couper les betteraves destinées à la nourriture des bestiaux. L’idée de l’inventeur avait consisté à monter l’appareil sur roulement à billes. Des tanneries dans l’impasse du Dos d’âne « ou » rue des Tanneries (maintenant » rue Jean Macé. Fabrique de brides à sabots – courroies – harnais. Avec l’écorce de chêne qui avait servi à tanner le cuir, on faisait des « fromages ». L’écorce était piétinée dans un moule rond. Quand le fromage était sec, on en faisait du feu.

On fabriquait aussi des HOTTES que nos anciens portaient à Vitry pour la foire Saint Martin. Ils faisaient le chemin à pied, partis vers 2 heures du matin, ils rentraient à Sermaize vers 22 heures. Un sabotier, achetait dans la forêt un hêtre de 7 à 8 mètre de long pour la fabrication de sabots. Une paire, découverts et légers, sans bride coûtait 13 sous.

Un tonnelier-cuvelier, il fabriquait des cuves ou cuveau et aussi des seaux, des écuelles, des assiettes, des « vasotes » patois Sermaizien qui signifiait vases. On trouvait un fabriquant d’échelles, de chaises ou rempailleurs, maçons, charpentiers, charrons, bourreliers, menuisiers, vanniers, ferblantier, tisserands, chanvriers, cordonniers, horloger, laveuses, lingères, couturières, modistes, chapelier, boucher, charcutier, boulangers, marchand de chaussures, grainetier, fabricant de meubles, épiciers, un certain nombre d’auberges (café), 2 hôtels restaurants, bazar, un commerçant pour prêt de vaisselle, confiseur, drapier mercerie rouennerie, fabricant de couronnes mortuaires etc.

En bas du Châtelet, le long de la Laume « le Père Potier » fabriquait des ustensiles de cuisine et objets en poterie pour l’horticulture. En 1899, BIGUET-PATOUX fabriquait des chaises mais aussi des râteaux, fourches, manches de faux, robinets pour tonneaux etc. Chaque année il chargeait le tout sur une voiture à cheval pour aller les vendre dans les villages voisins.

Dans le Pré Maurupt, Louis CHABRIER possédait un grand atelier de ferronnerie serrurerie qui occupait plusieurs ouvriers. On trouvait à Sermaize plusieurs scieries, une fabrique de coffre fort (BOUCHE) rue Bénard (rue des Moulins à l’époque), des peintres, marchand de charbon de bois, photographe, quincaillier, marbrier, il y avait aussi deux médecins, 3 sages femmes, 2 vétérinaires, 2 pharmaciens, un théâtre « le théâtre des Vosges).
Plusieurs fois par an passaient des « ambulants » des montreurs d’ours et de singes, des vitriers, limeur de scies, tonnelier qui venait pendant un mois réparer cuves – baquets et cuveaux avant les vendanges de septembre. Un rémouleur allait de rue en rue poussant une légère voiture ou était installée sa meule qu’il actionnait avec une pédale.

Le réparateur de vaisselle s’installait de place en place sur le trottoir. Il ressoudait les morceaux de la vaisselle cassée, assiette, plat, soupière, au moyen de fil de fer et de colle.

Des enfants savoyards de 10 à 15 ans passaient pour ramoner les cheminées. Un meunier de Rancourt passait tous les mois avec sa voiture bâchée sur des cerceaux. On lui donnait du blé (2 ou 3 boisseaux) et, à son prochain voyage, il rapportait le blé moulu, farine et son. Il gardait un peu de farine pour son salaire.

Avant 1870, un porcher emmenait le troupeau de truies dans le pré ou à été construit l’abattoir. C’est maintenant l’emplacement de la caserne des pompiers. En 1880, il y avait encore un troupeau de vaches que le gardien amenait boire à la fontaine sur la place. Avant le chemin de fer construit en 1851, on voyageait en « PATACHE ». C’est le Père AMIOT qui la conduisait. Plus tard vers 1900, le commissionnaire à remplacé la patache, c’était une voiture qui, à jour fixe, allait de Sermaize à Vitry, il faisait les commissions transportait les marchandises, les voyageurs, à l’époque c’était le Père BILLAUDEL.

De nombreux agriculteurs travaillaient les champs à Sermaize et un certain nombre de vignerons environ 64 hectares de vignes s’étageaient sur la Côte des Vignes, la Côte aux Aulx, le Haut Mont, le Mont terra, la Caqueroise. En 1905, le phylloxéra les a toutes ravagées. Ce n’est qu’en 1922 que quelques propriétaires replanteront avec des cépages américains. Pratiquement il ne reste plus de vigne en culture sur le territoire.

Une usine située sur le pont de la Saulx qui fut autrefois le moulin à farine (moulin Banal appartenant au Prieur) est alors approprié au broyage des modules de phosphates de chaux, ou pseudo-coprolithes, dont un banc traverse le territoire. C’est une curiosité géologique et en même temps une richesse du sol que ces phosphates naturels qui se présentent sous la forme de rognons. Quatre moulins les réduisaient en poudre. Une fois pulvérisés et associés à des substances organiques, ils se laissent dissoudre par l’acide carbonique du sol et exercent sur le développement de la végétation une action très puissante. Ces cokins (crottes du diable) sont des déjections excrémentielles provenant d’énormes poissons et sauriens qui vivaient à l’époque de la formation jurassique.

Améliorations et évolutions

Monsieur J.B Bénard, qui administra la ville de 1804 à 1821, fit construire un pont sur la Saulx en direction d’Alliancelles, sous l’administration de Monsieur ONFROY de BRÉVILLE sous-préfet de Vitry le François qui lui donna son nom. Ce pont fut remplacé en 1897 sous la mandature de Monsieur LOMBARD. Élargi en 1964 avec garde corps en briques Beugin et pilastre en béton armé. Des pièces de 1897 avec un parchemin ont été trouvées dans le garde corps détruit.

En 1821, Monsieur LEROY qui succéda à Monsieur BÉNARD fit enlever la halle qui était placée à l’intersection des 4 principales rues du village et la fit réédifier au bas de la rue de la Ferté (rue du 6 septembre 1914) contre l’école des garçons.

L’ancienne halle, dont l’origine remonte à la création de la nouvelle ville au 13ieme siècle, contenait l’auditoire de justice et la prison. L’auditoire servait, depuis la Révolution de salle de Mairie. A cet endroit 2 ans plus tard, en 1823, s’éleva l’hôtel de ville à l’angle des rues de Bar et de Saint Dizier, lequel sera détruit en 1914. Il sera rebâti au même endroit, inauguré en 1926 : c’est celui que nous connaissons actuellement.

Après Monsieur LEROY vinrent Monsieur MASSON et Monsieur MOREL notaire ; c’est dans sa maison que fut ouverte l’école des garçons (rue Bénard)
Les rues du village étaient d’une très grande malpropreté. Des fumiers et des mares croupissantes s’étalaient devant les 484 maisons et entretenaient des causes permanentes d’insalubrité. Aussi, en 1832, le choléra fit 240 morts et on compta jusqu’à 900 malades à la fois, à ce point que le drapeau noir flottait sur un point élevé comme un signal pour intercepter la circulation et éloigner les voyageurs. L’épidémie de choléra en 1849 fut beaucoup moins meurtrière.

En 1838, Monsieur MOREL, en vertu de la loi de 1836 sur les chemins ruraux prit un arrêté pour faire disparaître les fumiers et assainir les rues dans l’intérêt de la santé publique.

Sous l’administration de Monsieur NOCAS, la place régularisée et alignée vit s’élever, en 1843, une belle fontaine monumentale à double vasque avec bassin et jet d’eau, des Fonderies COLAS de Montiers sur Saulx.

Architecte : CHOISY – Sculpteur : FOURNIER

C’est encore sous l’administration de Monsieur NOCAS en 1840 que fut faite officiellement l’analyse des eaux et, que la fontaine minérale fut reconnue comme établissement d’utilité publique. 

Les dernières améliorations apportées aux rues furent faites sous l’administration de Monsieur CONTANT-VAGNY qui fit établir des caniveaux et des trottoirs. Fut également fondée à cette date une succursale de la Caisse d’Epargne de Vitry le François.

Monsieur BUIRETTE-LEFEVRE, Conseiller municipal, remplit pendant la guerre et l’invasion de 1870/1871, les fonctions de Maire. Il montra un grand dévouement exempt d’ambition et rendit de nombreux services dans ces temps difficiles ou l’autorité n’était pas sans périls. Après la paix, Sermaize dut à sa qualité de ville d’eaux de ne point recevoir de garnison, ni de logement de troupes de passage. Pendant les quelques semaines de l’occupation, les habitants ne souffrirent pas trop de la présence des soldats. Un seul incident est à noter. Un soldat finissant son tour de garde, ayant bu plus que de raison, sur la place, se mit à tirer des coups de fusil sur les enfants qui sortaient de l’école, située contre la Halle. Monsieur CHEMINON, ferblantier,  qui demeurait près de la Mairie, sort de chez lui en entendant les coups de feu. Une voiture chargée de bois passait à ce moment là. Emporté par la colère bien excusable, il prend une bûche sur la voiture, et frappe l’ivrogne qui s’affaisse. Cette correction bien méritée n’eût aucune suite fâcheuse pour le justicier, tant ce soldat avait mauvaise réputation dans son unité. Mais il est probable que Monsieur Paul BUIRETTE, Maire de Sermaize, ne dût pas dormir tranquille les nuits suivantes.

Après 1870 des familles alsaciennes et Lorraines arrivent à Sermaize fuyant les deux provinces annexées :

  •   Les frères Joseph et Camille GILARDONI
  •   M. LAFAYOTTE qui fut instituteur à Sermaize
  •   M. GLADEL instituteur à Heiltz le Maurupt

Ainsi que les familles LANG – SCHOULER – KAISER – WEBER – WAGNER – HERBETTE – KLEIN.

A Monsieur CHEVILLON, notaire, restait la tâche de régler les comptes et dépenses de réquisition. Un emprunt, ouvert seulement dans la commune, fut couvert sans difficulté et amorti en une quinzaine d’années ;

En 1880, un pont est construit sur la Saulx livrant passage à la route de Remenecourt. Il remplace le gué et la passerelle pour piétons. Peint en rouge : c’est le pont rouge.

En 1878, a été créée la route qui conduit à la fontaine minérale en longeant le cours de la Laume. Précédemment, le chemin qui conduisait à la fontaine passait par le Châtelet, sur la route royale qui allait de Sermaize à Andernay et descendait face à la fontaine. Quelques années plus tard en 1888, la route sera prolongée de la Fontaine jusqu’à Andernay.

La population a varié suivant les guerres, épidémies, constructions diverses et autres.

            En 1700          1935 habitants
            En 1789          1600 habitants
            En 1793          1349 habitants
            En 1831          1790 habitants
            En 1841          1802 habitants construction du canal de la Marne au Rhin
            En 1850          1688 habitants choléra de 1849
            En1851           construction de la ligne de chemin de fer,
            En 1856          1923 habitants construction de la sucrerie
            En 1860          1980 habitants
            En 1865          2150 habitants
            En 1872          2319 habitants arrivée de familles fuyant l’Alsace et la Lorraine
            En 1876          2537 habitants
            En 1886          2582 habitants
            En 1901          2553 habitants
            En 1911          2718 habitants

En 1914 sur 700 maisons existantes, 600 furent complètement détruites. 124 enfants du Pays tués ou morts des suites de guerres. 11 civils asphyxiés ou tués durant les journées du 6 au 11 septembre 1914.

            En 1921          2054 habitants
            En 1926          2859 habitants
            En 1936          2623 habitants
            En 1940          2700 habitants

En 1940/1944,
245 sinistrés,
43 maisons détruites,
326 bâtiments partiellement endommagés,
100 foyers d’incendie furent stoppés,
13 morts, 5 blessés ; 6 déportés – 2 seulement reviendront des camps
            En 1960          2984 habitants
            En 1968          2741 habitants
            En 1975          2573 habitants
            En 1982          2357 habitants
            En 1990          2164 habitants
            En 1999          2180 habitants

C’est par décrets des 19 novembre 1896 et 13 mars 1897 que SERMAIZE SUR SAULX devient SERMAIZE LES BAINS.

La version de votre navigateur est obsolète et votre appareil est exposé à des risques de sécurité.

Pour profiter d'une expérience optimale sur ce site il est fortement recommandé de mettre à jour votre navigateur ou d'en installer un autre :